Podcast, Vidéo, Vidéoconsultation et quelques conseils de Claudia Ucros, membre de notre CA UPPSY/BUPSY.
Quel sens donner à ce confinement et à notre réalité aujourd’hui dans ce confinement ?
Voici quelques réflexions de Frank Lopvet que nous vous partageons :
Claudia Ucros, membre de notre CA UPPSY/BUPSY partage, lors d’une interview, son expérience de début de confinement et propose quelques conseils pratiques de gestion de soi et des émotions à partir de son approche psycho-corporelle.
« Téléconsultation via vidéoconférence : quelques conseils pratiques »
par Claudia Ucros, psychologue, psychothérapeute en Analyse Bioénergétique
Il peut s’avérer difficile de se mettre aux téléconsultations pour les psychologues qui n’ont pas encore pris l’habitude d’organiser et de réaliser des séances de thérapie à distance.
Voici quelques conseils pratiques pour vous mettre à l’aise et mettre à l’aise vos clients.
Mise en place de la téléconsultation :
Pour vous mettre à l’aise essayez déjà les outils de communication que vous allez utiliser avec un collègue ou une personne de votre entourage. Ensuite, quand vous commencez avec un.e de vos client.e.s pour la première fois vous pouvez cadrer cette première séance de manière rassurante en proposant avec votre client de faire un essai et en choisissant avec elle.lui le moyen technique qu’elle.il accepte, la durée de la séance, la rémunération …
Prévoyez aussi aussi 15 minutes supplémentaires pour vous aider à régler les problèmes techniques qui pourraient survenir. Prévoyez que vous devrez peut-être recourir au téléphone pour communiquer et aider votre client.e à se connecter, à lancer l’audio et la vidéo de l’application, … Comprenez que les problèmes techniques peuvent être tout à fait normaux, même pour des personnes chevronnées à l’informatique. Donc rassurez-vous et rassurez-la.le que ce n’est pas de sa faute.
Enfin, prévoyez un temps de bilan sur ce qu’a été la séance, les avantages et les inconvénients que la personne a trouvé pour elle.
Prendre en compte le non verbal :
Il faut savoir qu’une bonne partie de la communication non verbale est tronquée et réduite puisque nous n’avons accès qu’à une petite partie de la personne. Pour pallier à cela, il peut-être intéressant d’accuser réception du no verbal que nous percevons afin de confirmer ce que nous avons perçu. Des études montrent que nous pouvons avoir tendance à surestimer notre capacité à interpréter le non verbal. Par ailleurs notre ressenti intérieur de la communication émotionnelle, si nous sommes suffisamment centré sur l’écoute et notre éprouvé peut nous aider. Enfin, exagérer un peu notre expression no verbale de manière consciente peut aider l’autre à percevoir notre présence et la manière dont nous recevons ses messages.
Amener le présentiel et le partage émotionnel :
Vu que le non verbal est réduit de part et d’autre de l’écran un écueil serait de rester accroché à la communication verbale et donc à rester plus dans le domaine de la pensée et du factuel lors des échanges, y compris pour le partage des émotions, d’une manière fort réflexive.
En tant que thérapeute, dans ce contexte-ci comme dans notre contexte habituel, n’oublions pas de nous sentir assis en conscience, de prendre le temps de percevoir comment nous sommes installé, de prendre en compte la pièce (dans son volume) autour de nous, pour ne pas nous limiter à l’écran d’ordinateur ou de tablette.
Je vous propose d’inviter également votre patient/client à faire de même : de nombreuse études démontrent que mettre en œuvre la perception de notre éprouvé sensoriel/physique (le felt sense) induit une autorégulation émotionnelle et permet une meilleure interrégulation. Si la personne n’est pas à l’aise, ou lorsqu’elle vient d’expliquer un des problèmes qu’elle rencontre, demandez-lui quelles sensations intérieures, corporelles, elle.il éprouve en ce moment. Si elle.il ne parvient pas (il répond à côté par exemple en disant « je pense que … » ou en utilisant des qualificatifs jugeants -> elle/il n’est pas son felt sense), guidez-la.le gentiment.
Proposez-lui de revenir à son corps en percevant qu’elle.il est assis.e, de mettre son attention vers son ventre, de percevoir sa respiration, … Cela lui permettre de vous mettre tous les deux davantage en phase avec son ressenti et ensuite elle.il pourra mieux le partager et/ou vous pourrez éventuellement l’aider à étayer ce ressenti à partir de lui.elle et à partir de votre ressenti.
Une autre manière d’accentuer la présence et la régulation interpersonnelle (interrégulation) est de d’exprimer, dans des moments difficiles : « Je suis avec vous, pouvez-vous le percevoir ? » ou parler de ce que vous ressentez, percevez en vous et ce que vous percevez de l’autre en face de vous.
En résumé, le fait d’activer notre « felt sense » et d’inviter notre interloctrice.eur à faire de même permet une meilleure résonance et régulation affective inter-personnelle. L’interaction sort alors davantage de la case « ordinateur » et devient plus riche.
En vous souhaitant de bonnes expériences …
Claudia Ucros