Convention "Offe soins psychologiques renforcées" : appèl de Stef Joos, co-président

RESPECTER LA CONVENTION ET NOTRE CODE DE DEONTOLOGIE : UN APPEL
Stef Joos
Coprésident Uppsy-Bupsy

Maintenant que la convention se déroule, je pense qu’il est important, pour nos membres et les personnes concernées, d’attirer l’attention sur quelques préoccupations.

RESPECTER LE SECRET PROFESSIONEL PARTAGE

Notre code stipule que nous pouvons partager des informations sur les soins psychologiques si les conditions suivantes sont remplies :

– le partage d’informations ne peut avoir lieu qu’avec les soignants qui sont, par le client, concernés par les mêmes plaintes que celles qui ont amené le client chez le psychologue.
– le partage n’est possible que s’il est “nécessaire pour fournir des soins de qualité”.
– Le partage d’informations n’est possible que si le patient, bien informé des avantages et des inconvénients, y consent.

Dans de nombreux réseaux, il est demandé aux psychologues conventionnés de faire signer au patient, au début de la consultation, un document qui autorise le psychologue à partager (ou non) des informations avec d’autres prestataires de soins.

Je tiens à rappeler qu’à notre avis, l’accord du client n’est pas suffisant pour déployer le secret professionnel partagé.

D’autant plus qu’à la lumière de l’actualité où des clients ayant consulté des psychologues ont des problèmes lorsqu’ils veulent contracter une assurance hospitalisation ou une assurance solde restant dû, par exemple, il me semble qu’il est très important de rester vigilant et de ne pas simplement partager des données qui pourraient se retrouver dans des dossiers médicaux (qui sont tout sauf sécurisés).

Il peut même être important, pour pouvoir parler de “consentement éclairé”, d’informer également les clients de ces problèmes signalés.

Notre association professionnelle, ainsi que la commission des psychologues, exhorte ses membres et tous les psychologues agréés à tester chaque demande de partage d’informations à l’aune du code déontologique qui protège nos clients.

RESPECTER LES PRINCIPES DE LA CONVENTION

La convention est destinée aux soins psychologiques première ligne. A partir de ce point de départ, il est explicitement prévu de n’inclure que les personnes qui peuvent être aidées sur le 8 (PPI) ou le 20 (SP) prévu.

Nous apprenons que dans plusieurs cabinets de groupe, le “système de remboursement” est utilisé pour pouvoir offrir à tous les clients un “nombre de séances moins chères” dans le cadre de processus plus longs. Cela est ensuite laconiquement justifié par des citations telles que “mieux vaut quelque chose que rien de remboursé” et/ou “chaque petit geste compte” (sic).

Bien sûr, cela est très compréhensible ; quel psychologue refuserait à ses clients la possibilité de consulter, ne serait-ce que pour un temps limité, à un tarif très avantageux ?

En même temps, cette “générosité” finira par se retourner contre les clients (en général).

En érodant la convention, en l’utilisant d’une manière différente de celle prévue à l’origine, l’”évaluation” de cette convention risque de devenir une mesure pour rien.

Comment convaincre un gouvernement du fait qu’il n’est pas très productif (comme le précise l’article du professeur Patrick Luyten) de limiter le nombre de séances, si l’on inclut des clients pour lesquels la convention n’était pas prévue ?
Comment pourrons-nous jamais argumenter qu’il est très difficile d’estimer qui peut être aidé en 8 séances, par exemple, si nous ne prenons même pas la peine de réserver notre offre aux clients auxquels la convention est destinée ?

Dans ce contexte, je voudrais me référer au livre de Bleri Leshi intitulé “De liberale strafstaat”, dans lequel il explique en détail comment le gouvernement, à chaque fois, obtient l’impression que la politique qu’il a conçue fonctionne. Bléri Leshi affirme que la seule raison pour laquelle ces politiques semblent fonctionner, et ne sont donc pas ajustées, est que les travailleurs sociaux, dans une tentative de protéger les personnes vulnérables dont ils s’occupent, ont tendance à adapter (contourner) de manière créative les politiques aux besoins réels des personnes. Il déclare assez sèchement : “Je suis déçu par nos politiciens, mais aussi par nous, les travailleurs sociaux. Nous ne résistons pas… nous nous soumettons”.

Uppsy-Bupsy demande donc aux psychologues conventionnels de respecter la convention et leur engagement envers le réseau avec lequel ils ont contracté, et de n’inclure que les personnes dont on peut espérer une aide en 8 ou 20 séances.

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